La chasse s'intensifie
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Personne n'a oublié les terribles images de bébés phoques massacrés sur la banquise. On pourrait croire qu'elles appartiennent au passé. Il n'en est rien. Depuis les campagnes d'information et l'instauration des « quotas de chasse » en 1971, les bébés phoques continuent d'être tués.
Le gouvernement canadien a même décidé d'augmenter le nombre d'animaux qui pourront être sacrifiés. Il dépassera le million en trois ans.
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Mobilisation
One Voice a donc décidé de se mobiliser. À l'initiative de l'association IFAW et aux côtés de nombreuses associations internationales, nous sommes engagés dans le «collectif mondial contre la chasse aux phoques».
Actuellement, plus de la moitié des bébés phoques qui naissent sont condamnés à mourir dans l'année, par la main des humains. En effet, leur chasse est autorisée dès qu'ils atteignent une dizaine de jours. De surcroît, une fois les quotas augmentés, il devient de plus en plus difficile de revenir en arrière.
Trois biologistes, David Jonhston, Peter Meisenheimer et David Lavigne, de l'International Marine Mammal Association, se sont émus des risques de réduction de la population des phoques. Ils craignent que lorsque des chiffres définitifs seront établis, il ne soit déjà trop tard.
Pollution
Les bébés phoques sont également victimes du réchauffement climatique. Au printemps 2002, sur deux des cinq principaux sites de reproduction des phoques (baie du Saint-Laurent et îles de la Madeleine), la banquise a fondu très tôt. Trop tôt. Les bébés phoques ne savaient pas encore nager, ils se sont tous noyés. Mais les Canadiens ont maintenu les quotas de chasse en allant tuer des bébés phoques dans d'autres zones.
Survie en question
Les phoques pourront-ils encore longtemps survivre à cette politique de chasse ? En effet, si les autorités canadiennes ou norvégiennes affirment que leur population demeure inchangée, malgré leurs « prélèvements», d'autres scientifiques contestent ces chiffres.
Emploi
Pour justifier sa décision, le gouvernement canadien ne lance même plus son prétendu "argument massue" comme quoi les phoques mangent trop de poissons. Il vient même de reconnaître qu'il n'était pas scientifiquement prouvé. Non maintenant, il s'agit de préserver l'emploi de 12.000 personnes. 12.000 personnes qui au Canada ne sauraient trouver un autre emploi...
Arrêt définitif
Les pays qui pratiquent la chasse au phoque, comme la Norvège, la Russie ou le Canada répugnent, pour des raisons économiques, à donner d'eux-mêmes une image de massacreurs de faune sauvage, ce qu'ils sont pourtant. Quelque soit l'enrobage donné à l'augmentation des quotas, cela signifie que davantage d'animaux seront tués.
Il y a donc urgence à se mobiliser et à intervenir auprès de ces gouvernements afin de leur rappeler que leurs pratiques doivent cesser, définitivement.
Muriel ARNAL, Marie SIGAUD